Le projet de COopération franco-québécoise Pour l’Appréciation du Risque d’Inondation et de son atténuation (COPARI) est un projet labellisé par la commission permanente de coopération franco-québécoise porté, en France, par le Cerema et l’Université Paris-Est et, au Québec, par l’Université de Montréal et le ministère de la Sécurité publique. La première phase de ce projet a consisté au partage des pratiques et recherches des deux États, visant à créer un référentiel d’indicateurs communs et à apporter des méthodes de calculs et d’analyse d’aide à la décision pour évaluer et réduire la vulnérabilité des territoires. Des études comparées dans les deux États ont été menées. Le présent projet, comme celui mentionné précédemment, s’inscrit dans la Politique québécoise de sécurité civile 2014-2024 Vers une société québécoise plus résiliente aux catastrophes, adoptée en décembre 2013 et visant à prévenir des décès et des blessures et de limiter les coûts socio-économiques de plus en plus lourds associés aux catastrophes, et plus particulièrement dans les objectifs 2.1 « capitaliser sur les événements historiques » et 2.3 « déterminer les principaux éléments exposés et leur vulnérabilité ». Il s’inscrit également dans les stratégies de l’État français pour améliorer les stratégies de rétablissement et d’adaptation aux enjeux d’inondations.
Les inondations
Une grande partie de la France (un habitant sur quatre et un emploi sur trois) et du Québec est concernée par les inondations et leurs conséquences. Chaque année, des collectivités françaises (Xynthia en 2010, Draguignan dans le Var en 2010, Hyères et La Londe-lès-Maures en 2014, Cannes et Antibes en 2015) et québécoises (déluge du Saguenay en 1996, grandes marées en décembre 2011, inondations du Richelieu et de la tempête Irene en 2011) font face à de telles situations, et ce, de façon de plus en plus fréquente et importante. Ainsi, à l’échelle du territoire où elles surviennent, les inondations portent atteinte à la sécurité des personnes et des biens, génèrent des pertes majeures et perturbent considérablement le fonctionnement normal de la communauté.
Première phase du projet
Concrètement, la première phase de COPARI, lancée en 2015, s’est organisée autour du projet, tenu par l’Université de Montréal, portant sur une première étape de la caractérisation et de l’évaluation de la vulnérabilité à Saint-Raymond, dans la MRC de Portneuf, au Québec. Cette étude de la vulnérabilité s’est faite en partenariat avec le MSP et le CEREMA, mais aussi avec la Ville de Saint-Raymond, la CAPSA (organisme du bassin versant des rivières Sainte-Anne, Portneuf et du secteur La Chevrotière) et le « Comité rivière » de Saint-Raymond, constitués de citoyens raymondois. L’analyse de territoires français comme Hyères a aidé à comprendre les enjeux français et à adapter les critères et indicateurs à la réalité des contextes locaux.
Deuxième phase du projet
La deuxième phase du projet COPARI, commençant en automne 2017, porte sur l’appréciation du risque d’inondation et de son atténuation, en particulier de la vulnérabilité urbaine dans le contexte des changements climatiques dans l’objectif de renforcer la résilience locale des collectivités. Ce projet novateur s’appuie sur l’analyse des territoires et des retours d’expériences et s’inscrit dans les orientations définies par le cadre d’action de Sendai de l’ONU sur lesquelles le Québec travaille, afin de viser un développement durable de la société. Ce projet, qui vise à accroître la résilience ainsi qu’à réduire la vulnérabilité des citoyen(nes) et du territoire face aux inondations, a trois objectifs : (1) pouvoir documenter et apprendre des inondations passées en réalisant des retours d’expériences pour en tirer des leçons, (2) développer un ensemble d’indicateurs afin de caractériser l’évolution temporelle de la résilience, de la vulnérabilité et des risques, (3) utiliser ces leçons et indicateurs issus de (1) et (2) pour identifier les actions à réaliser pour accroître la résilience, réduire la vulnérabilité et les risques associés.
Diffusion des résultats
Les leçons tirées du projet COPARI constitueront une opportunité de sensibilisation de la jeunesse, elle qui représente un vecteur majeur de changement dans le comportement des populations face aux risques. Ce projet bénéficiera des outils numériques (Portail officiel du ministère de la Sécurité publique, plateforme du Cerema et ONRN) pour le traitement géomatique des données ainsi que pour leur diffusion. Enfin le présent site servira à centraliser les diverses publications produites dans le cadre du projet.
Le projet COPARI a été lancé par :
- Bruno Barroca, de l’Université Paris-Est;
- Anne Chanal, du Centre d’Étude et d’expertise sur les Risques, l’Environnement, la Mobilité et l’Aménagement (CEREMA);
- Pascal Marceau, du ministère de la Sécurité publique du Québec;
- Christophe Moulin, du Centre d’Étude et d’expertise sur les Risques, l’Environnement, la Mobilité et l’Aménagement (CEREMA);
- Isabelle Thomas, de l’Université de Montréal.